Paradis Latin 25-11-2021
Pour fêter la reprise des sorties de l’Amicale nous avons eu le plaisir de nous retrouver le 25 novembre 2021 au célèbre cabaret parisien « Le Paradis Latin » pour assister à la revue-champagne « L’Oiseau de Paradis » dont la chorégraphie a été conçue par le célèbre Kamel Ouali.
Tous les participants ont apprécié ce spectacle féérique dans ce lieu dont l’historique mérite d’être raconté.
L’origine du Paradis Latin remonte à Napoléon Bonaparte, alors Consul de France, qui pour changer des « caf’concs » de la rive droite de la Seine décide de construire Le Théâtre Latin rue des Fossés Saint Victor. Des artistes de tous bords s’y produisent et on y retrouve une clientèle comprenant à la fois : bourgeois, intellectuels, étudiants, ouvriers, commerçants et aristocrates.
Des politiques, des poètes et des auteurs comme Balzac, Alexandre Dumas Père et Fils et plus tard Prosper Mérimé se réunissent au sous-sol, « l’abreuvoir littéraire ».
En 1887, la République Française veut fêter avec faste le centenaire de la Révolution et prépare pour 1889 l’Exposition Universelle. Gustave Eiffel, appelé pour construire le nouveau théâtre 28, rue du Cardinal Lemoine va utiliser les ruines souterraines de l’enceinte de Philippe Auguste pour planter les colonnes métalliques sur lesquelles repose le bâtiment. Lors de l’inauguration on loue l’audace de l’architecture sur laquelle on peut lire aux quatre points cardinaux : « Opérette », « Ballet », « Pantomime », « Excentricités ». Les tragédies et les comédies font place aux opérettes, aux ballets et à d’autres « excentricités ». Le Théâtre Latin est remplacé par le Paradis Latin ! Le succès est immédiat et on affiche complet tous les soirs. Pour des spectacles qui font des triomphes.
Au début du vingtième siècle, le Paradis Latin va souffrir durablement car le plaisir nocturne est à Montmartre qui est le nouveau quartier branché. Le Paradis Latin va tenter de chercher d’autres voies dans le domaine du spectacle mais ne parvient pas à survivre. Un faïencier-verrier, Charles Lejeune va y installer un four et un atelier de bouchage.
Un miracle se produit quarante ans plus tard quand Jean Kriegel, un investisseur achète la vieille bâtisse pour la réhabiliter et la vendre en appartements. En visitant les lieux, il trouve les vestiges de la dernière activité artistique du Paradis Latin. Au fil des destructions des cloisons et des faux plafonds, se découvre l’imposante structure métallique d’Eiffel et des fragments de décors et des affiches tombent sur le sol parmi lesquelles celles du Paradis Latin.
Au premier étage, les ouvriers mettent à jour une étonnante cathédrale, tout en dorures, colonnes, arceaux et chapiteaux et une superbe coupole peinte à la gloire de la pantomime, de l’opérette, du ballet et des excentricités. Jean Kriegel décide alors de rendre cette salle à sa vocation de théâtre dans ses décors d’origine.
Le Paradis Latin entièrement rénové rouvre ses portes le 10 novembre 1977 sous la présidence de son nouveau directeur artistique Jean-Marie Rivière, le plus grand nom de la revue parisienne depuis sa réussite à l’Alcazar de Paris.
De nouvelles revues se sont enchaînées avec un égal succès et en 1987, la revue « Hello Paradis » a commémoré les dix ans du nouveau Paradis Latin avec un boogie-woogie sur pick-up géant, un fabuleux Roméo et Juliette, des ballets modernes, un tableau fantastique, une saga tzigane, une mini-comédie musicale en Louisiane, une guinguette sur la Marne et le célèbre Cancan. Lors de cette grande soirée, Line Renaud, fidèle au cabaret, souffle les dix bougies du gâteau d’anniversaire du Paradis Latin et monte en scène pour chanter « Feeling », écrite par son mari disparu, Loulou Gasté.
Depuis sa rédemption en 1977, le Paradis latin a ébloui plusieurs millions de spectateurs et une nouvelle ère a commencé avec le développement de la clientèle internationale.
A la fin de l’année 2018, l’homme d’affaires Walter Butler a racheté le Paradis Latin en décidant de produire une Nouvelle Revue « L’Oiseau de Paradis ».
Pour relever ce défi, il a choisi l’enfant prodige de la danse Kamel Ouali, célèbre metteur en scène et chorégraphe déjà connu pour ses collaborations artistiques et variées notamment avec Céline Dion et Mariah Carey, dans des spectacles comme Le roi Soleil, Les Dix Commandements, mais aussi dans les émissions de Star Académie et la France a un incroyable talent. Vingt ans après French Cancan donné aux Folies Bergères, il revient à ses premières amours, le Cabaret.
Il a voulu créer un spectacle féérique, magique et grandiose où se mêlent danseurs, effets spéciaux et nouvelles technologies au milieu de décors signés Alain Lagarde. Pas moins de 500 costumes ont été créés pour l’occasion par la maison de couture parisienne « On aura tout vu » qui a déjà habillé Beyoncé et Katy Perry. Kamel Ouali a souhaité, tout en faisant évoluer le style French Cancan, conserver la tradition du Paradis Latin, convivialité, ambiance festive avec l’iconique « French cancan et le rand Final en Blanc
Il explique : “Le Paradis Latin est une salle mythique et inspirante. Fidèlement à la tradition de ce lieu magique, je veux saisir les gens dès leur arrivée dans la salle et les immerger dans un univers surréaliste et surprenant pour leur faire vivre une expérience unique”.