HOTEL DE SOUBISE - 18/02/2016
Le jeudi 18 février 2016 à 15 heures, nous avions rendez-vous pour la visite de l'Hôtel de Soubise 60, rue des Francs Bourgeois dans le quartier du Marais devant le portail qui demeure le seul vestige de l'Hôtel de Clisson construit en 1371 par Olivier de Clisson, Connétable de France.
Il ne reste en effet de cette maison fortifiée que le porche d'entrée cantonné de deux tourelles en encorbellement, style de l'époque médiévale encore visible.
Dans la Cour d'Honneur nous avons retrouvé notre conférencier qui nous a conté l'histoire de ce monument qui au cours des siècles a appartenu à de nobles familles ayant toutes contribué à son agrandissement.
De l'édifice acquis par François de Lorraine en 1553 ne subsistent que des baies en plein cintre ouvrant sur le coté nord de la chapelle. C'est seulement en 1700 que l'architecte Pierre-Alexis Delamaire désirant donner au nouveau palais une entrée prestigieuse changea l'orientation de l'Hôtel de Soubise en plaquant une nouvelle façade de style classique et en créant une majestueuse Cour d'Honneur à portiques arrondis ornés de 56 colonnes accouplées couvertes en terrasse. Le fronton est surmonté de statues étendues de la Gloire et de la Magnificence, copies des sculptures originales de Robert Le Lorrain qui a par ailleurs réalisé les quatre statues de l'architrave.
C'est seulement trente ans plus tard que l'Hôtel de Soubise a reçu les somptueux décors qu'il abrite de nos jours.
A l'entrée du vestibule, le conférencier a poursuivi son exposé à l'aide de la maquette où figurent l'ensemble des constructions des hôtels de Rohan et de Soubise ainsi que les bâtiments où sont actuellement conservées en partie les Archives Nationales.
La visite a continué au rez-de-chaussée où se situent les appartements du Prince. Nous avons d'abord traversé l'ancienne salle de lecture dont le décor intérieur est un chef d'œuvre inégalé du style rocaille réalisé par Boffrand et superbement restauré.
L'ensemble reflète la légèreté et l'art de vivre au 18ème siècle en opposition à l'austérité qui avait caractérisé la fin du règne de Louis XIV.
Dans la chambre, le dessus des portes est orné des œuvres de Boucher, Natoire, et Verberck représentant notamment les Amours d'Aurore. La corniche est décorée de beaux médaillons d'angle.
Une porte dissimulée sous la tenture de l'alcôve de la chambre d'apparat donne accès au petit cabinet. Des camaïeux bleus de François Boucher «la chasse et la pêche» ornent des médaillons de chaque côté des trois grands placards.
On entre ensuite dans le salon de forme octogonale construit et aménagé par Boffrand en 1735 ouvrant sur les jardins. Entre les arcades du salon huit grands bas-reliefs représentent les allégories des sciences et des arts.
Nous arrivons au premier étage dans les appartements de la Princesse après avoir gravi le grand escalier construit en 1844. Nous pénétrons d'abord dans l'ancienne salle des gardes où se réunissaient les ligueurs du parti catholique pendant les guerres de religion.
C'est probablement dans cette salle qu'en 1572 fut décidé le massacre de la Saint- Barthélémy et que débuta la Journée des Barricades en 1588 prélude à la fuite du Roi de Paris.
Après la Salle d'Assemblée, nous pénétrons dans la Chambre d'Apparat de la Princesse ornée de boiseries blanc et or. De grands médaillons d'or mat représentent les entreprises amoureuses de Jupiter. La corniche à rinceaux dorés est ornée de médaillons et de cartouches étincelants surmontés de groupes de stucs en haut relief de Sébastien Adam.
Faisant suite à l'enfilade des appartements d'apparat, l'architecte a réalisé un pavillon ovale qui passe à bon droit pour le chef d'œuvre du style rocaille. Quatre fenêtres centrales et trois glaces en réplique l'illuminent, terminent autant de panneaux verticaux de boiseries blanc et or. Huit toiles de Natoire consacrées aux amours de Psychée sont disposées sur la corniche. Le plafond bleu turquoise semble tendu d'une rosace de fil d'or.
C'est par la petite chambre de la princesse que s'est achevé la visite. On peut y voir quatre dessus de porte provenant des anciens appartements des enfants du Prince, œuvres de Van Loo illustrant notamment l'amitié de Castor et Pollux.
Après avoir quitté l'Hôtel de Soubise, c'est au bistrot-restaurant La Terrasse que nous nous sommes retrouvés pour goûter dans une ambiance chaleureuse. En espérant nous revoir bientôt nous nous sommes alors séparés.
Huguette Soudieux