L'Institut du Monde Arabe
Pour notre dernière sortie de l'année 2012, nous avions décidé de nous rendre à l'Institut du Monde Arabe situé Place Mohamed V au cœur du Paris Historique.
Nous étions seize participants le jeudi 18 octobre pour effectuer la visite de ce musée.
L'Institut du Monde Arabe a été créé à l'initiative de la France et de 22 pays arabes dans le but de promouvoir la culture arabo-musulmane. Il est régi par une association constituée pour 60% de la France sous le contrôle du Ministère des Affaires Etrangères et pour 40% des pays arabes.
Le bâtiment fait de verre et d'acier a été conçu par les architectes Jean Nouvel et Pierre Soria. Il a été inauguré par François Mitterrand le 30 novembre 1987.
La beauté du bâtiment lui a valu le prix d'architecture Agha Khan qui récompense l'excellence de l'architecture arabe.
Notre conférencière nous a rejoints à l'accueil pour nous faire admirer dès le départ la beauté et la finesse de la structure de l'immense façade-sud de l'édifice. Cette parfaite illustration de l'art arabe est composée de 240 moucharabiehs ou mouchards s'étageant sur neuf étages. Elle permet de voir l'extérieur sans être vu, les diaphragmes de chaque élément pouvant s'ouvrir et se fermer automatiquement en fonction de la luminosité extérieure.
En arrivant à l'étage, nous nous sommes trouvés devant une carte représentant le monde arabe avant l'Islam. Cette religion ne se répandra qu'au 6ème siècle de l'ère chrétienne après la prédication de Mahomet et la divulgation du Coran.
Cette partie de l'exposition a trait à la période préislamique où s'exerçait les influences de la Perse, des royaumes hellénistiques, puis de Rome et Byzance.
Les habitants de la Péninsule Arabique se répartissaient en trois zones géographiques.
Dans les vastes déserts du nord et du centre vivait un peuple de nomades qui à dos de chameau effectuaient des échanges commerciaux avec les tribus voisines. Ils allèrent même jusqu'en Chine après avoir trouvé la Route de la Soie.
Dans la zone montagneuse du sud où les pluies de la mousson facilitaient la culture des plantes vivrières s'établirent des agriculteurs sédentaires.
Le long des côtes vivaient des pêcheurs. Dans les plaines côtières du Yémen, on trouve des arbres à encens et la myrrhe dont la production a constitué pendant des millénaires les revenus essentiels de la région. Ces aromates étaient très recherchées pour embaumer les défunts et utilisés dans les cérémonies honorant les dieux de ces tribus polythéistes.
Dans d'immenses vitrines du quatrième étage sont exposés des vestiges de fouilles archéologiques relativement récentes: statues rudimentaires ou plus travaillées selon leur origine, pierres sculptées remontant à plusieurs siècles avant Jésus Christ sur lesquelles les signes représentés servaient lors des échanges commerciaux entre les tribus de langage différent et ce bien avant l'usage de l'écriture.
Des traces de villes d'étape ont été retrouvées là où s'échangeaient les marchandises apportées à dos de dromadaires des différentes régions de la péninsule et même au-delà.
Dans d'autres vitrines, sont exposés des échantillons de produits utilisés au cours des différentes époque préislamiques pour la santé, la beauté et la vie quotidienne (savon, parfums, tissus, ustensiles divers) et même des pierres précieuses et des débris d'or.
Nous avons ensuite gagné le septième étage réservé aux principales religions: christianisme, judaïsme, islam. Notre conférencière nous fait remarquer quelques similitudes entre elles, notamment la référence aux sacrifices d'Abraham et aux prophètes. Mahomet lui-même en 622 après Jésus-Christ évoquait l'archange Gabriel, Moïse, Saint Jean-Baptiste, Jésus-Christ et Marie.
Après cette dernière étape, nous sommes redescendus au Café Littéraire situé au rez de chaussée pour bavarder entre nous en dégustant des pâtisseries orientales arrosées de thé à la menthe.
Ayant repris l'ascenseur jusqu'au neuvième étage, nous avons pu entre deux averses profiter d’une vue sur Paris et la Seine, chacun écarquillant les yeux pour situer les principaux monuments offerts à notre admiration.
Cette petite récréation terminée, nous nous sommes séparés ravis de notre visite et nous nous sommes dit au revoir sous une pluie battante.
Huguette Soudieux.