Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Conciergerie - 17/03/2017

Publié par JC Miralles

VISITE DE LA CONCIERGERIE         

 

  Le 17 mars 2017 à 14h30, seize de nos adhérents ont retrouvé devant la Conciergerie, Madame Isabelle Arnaud la conférencière qui nous avait déjà fait découvrir la Brasserie Lipp à l'automne 2016.

            Ce lieu historique situé au cœur de Paris au bord de la Seine a été  édifié au14ème siècle à la demande de Philippe le Bel qui en fit sa résidence royale.

            Des prisons y ont été  installées au fil du temps pour faire de la Conciergerie l'un des symboles les plus sinistres de la Révolution Française.

            Dans l'ancien palais on appelait «Conciergerie» les lieux soumis à l'autorité d'un haut personnage «le concierge» gouverneur de la Maison du Roi. La location de nombreuses boutiques situées dans le palais lui procuraient de gros revenus.

            Les quatre tours dominant le Quai de l'Horloge sont les vestiges de l'enceinte du palais. En descendant la Seine se trouvent sur la droite, la tour Bombec, la plus ancienne, qui date de Saint Louis; au centre, la Tour d'Argent et la Tour César qui remontent à Philippe le bel, et à gauche, la célèbre Tour de l'Horloge qui accueillit vers 1370 la première horloge publique de Paris.

            La visite a commencé par la Salle des Gardes qui au Moyen-Age se trouvait au rez-de-chaussée mais que la construction du quai a fait passer en sous-sol. De très forts piliers soutiennent les voûtes  et le niveau atteint par la Seine en 1910 est marqué sur le pilier le plus proche du quai.

             Nous avons ensuite admiré la perspective offerte par les piliers massifs de la Salle des Gens d'Armes qui la divise en deux nefs en voûtes d'ogives. Elle rivalise avec celles du Mont Saint-Michel et du Palais des Papes à Avignon. Le personnel de la Maison du Roi y prenait ses repas et s'y délassait.

            Un escalier nous a conduits dans les anciennes cuisines du palais, récemment rénovées avec aux quatre coins d'immenses cheminées qui servaient à faire rôtir les viandes et bouillir les victuailles nécessaires à la nourriture de la famille royale et des deux à trois mille personnes présentes au palais.

            Nous avons ensuite emprunté la Rue de Paris dernière travée de la Salle des Gens d'Armes, qui avait été isolée et fermée par une grille. Pendant la Terreur elle recevait les détenus sans ressource qui couchaient pêle-mêle dans la paille «les pailleux». Les prisonniers plus riches «les pistoliers» bénéficiaient de cellules individuelles ou à plusieurs lits et d'une nourriture plus soignée.

            La Rue de Paris débouche sur la Galerie des Prisonniers qui n'est plus aujourd'hui qu'un tronçon central mais qui à l'époque était l'endroit le plus animé où se rencontraient les prisonniers, les visiteurs,  les avocats, les geôliers, les gendarmes et les huissiers.

            Dans la partie gauche du corridor, on rassemblait les condamnés. Les aides du bourreau les faisaient asseoir sur un escabeau et procédaient à leur dernière toilette avant leur départ pour  l'échafaud.

            Parmi les cachots s'ouvrant sur le couloir, a été conservé celui qu'occupa la Reine Marie-Antoinette du 2 août au 16 octobre 1793. Le mobilier aujourd'hui retiré se composait uniquement d'un lit d'angle, d'une chaise et d'une table de toilette.

            Ce cachot communique aujourd'hui avec la cellule voisine où, ironie du sort, Danton puis Robespierre auraient été enfermés.

            La visite nous a conduits dans la Chapelle des Girondins qui avait été transformée en cellule collective et où les vingt-deux girondins furent détenus. Condamnés à minuit ils y ont attendu le jour en chantant et buvant.

            Dans un petit musée ont été conservés le crucifix de Marie-Antoinette  avec d'autres objets  personnels ainsi que le fac-similé d'une lettre qu'elle aurait écrite avec une pointe d'épingle à un fidèle qui aurait tenté de la sauver.

            Notre circuit s'est achevé par la Cour des Femmes entourée de bâtiments où avaient été aménagés des cachots dévolus aux  femmes. Au cours de la journée elles pouvaient s'y promener et laver leur linge à la fontaine qui a été conservée jusqu'à ce jour.

            Dans un angle de la cour se trouve «le Quartier des Douze» délimité par une grille où des hommes particulièrement surveillés et enfermés dans des cachots donnant sur cet étroit espace pouvaient prendre l'air. Prisonniers et prisonnières  communiquaient à travers  les barreaux de la grille, prenaient leurs repas en commun, y nouaient des idylles et, hélas, y mouraient.

            Après avoir traversé la Seine par le Pont aux Changes et en nous retournant sur le «palais-prison» de la Conciergerie, nous avons continué notre promenade dans l'histoire au cœur de Paris pour rejoindre un lieu plus souriant: la brasserie Zimmer adossée au théâtre du Châtelet. Cet établissement  avec ses plafonds au décor fleuri datant de 1896 est l'un des plus beaux exemples des grandes brasseries ouvertes à Paris par des familles alsaciennes qui voulaient rester en France après la défaite de 1871.

               Au cours du temps le Zimmer a reçu une clientèle d'artistes et d'écrivains célèbres.

            Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les vastes sous-sol du Zimmer ont servi de siège aux réunions du réseau de Résistance «honneur de la police».

             Dans ce lieu chaleureux chacun a pu faire son choix sur la carte variée des goûters pour oublier la Révolution et ses excès.

  

              A bientôt pour la sortie de printemps au pays des Impressionnistes.

La Conciergerie - 17/03/2017
La Conciergerie - 17/03/2017
La Conciergerie - 17/03/2017
La Conciergerie - 17/03/2017
La Conciergerie - 17/03/2017
La Conciergerie - 17/03/2017
La Conciergerie - 17/03/2017